RED LOVE : « Le rouge est le pouvoir et l’amour »

Je ne savais pas en me rendant à Rennes sur les routes de mon fief breton un paisible jeudi de l’Ascension que j’allais bien plus en apprendre sur moi-même que je ne le pensais.

Cela fait quelques mois que régulièrement mes amis facebookiens relayent sur mon profil de manière affectueuse des posts sur un évènement qui les intrigue eux-mêmes : un Festival des roux va se dérouler pour la toute première fois en France au mois d’août.

Je connais déjà ce type de festival en Hollande et bien sûr en Angleterre. Je survole donc un premier post et je like en remerciement de ce clin d’œil bienveillant de mes amis.

Puis en arrive un deuxième puis un troisième, je devine donc un engouement certain qui se tisse sur les réseaux sociaux et cela pique ma curiosité surtout quand j’en constate l’ampleur médiatique.

Je découvre alors que ce festival est loin d’être la réplique grossière d’un phénomène inspiré de l’étranger ; Il est issu de l’œuvre artistique d’un photographe roux lui-même, Pascal SACLEUX qui un beau matin s’interroge sur les propos stériles d’une chroniqueuse radio évoquant la disparition d’une célébrité dont on s’étonnait toujours des clefs de sa réussite parce qu’il était « petit, rondouillard et ROUQUIN ». Pascal décide donc appareil photo en main de sublimer les roux et leur consacre toute une exposition. L’engouement du public est tel qu’il parcourt la Bretagne et va à la rencontre de tous ces roux qui pour beaucoup vont vivre la photo comme une séance bien-être, une réponse à leur souffrance, un temps enfin venu de poser un regard bienveillant sur eux-mêmes.

Je suis conquise et perplexe par ce que je découvre et je tiens absolument à connaître Pascal SACLEUX. Son action me ramène soudain à mes propres souffrances juvéniles et à tout ce qui gravitera ensuite de manière très positive autour de ma condition de « rousse » dans mon parcours de vie. Alors Qu’avais-je de moins que les autres, gamine ? Qu’ai-je dorénavant de plus adulte ? C’est un paradoxe que j’assumais jusqu’alors sans trop l’examiner ! Jusqu’à ce fameux jeudi de l’Ascension. !!

Ma rencontre avec Pascal SACLEUX c’est d’abord un coup de cœur artistique par la manière dont il sait puiser le MOI INTERIEUR de chacun derrière son objectif. Les photos qu’il a faites de moi sont un miroir si inhabituel : bien loin de celui dans lequel je me regarde quotidiennement, j’accepte soudain tendrement mes ridules plus ou moins prononcées et ce regard qui me dit tout simplement que l’estime de soi c’est pas si compliqué ! Et puis en me racontant sa propre histoire Pascal me parle de mes propres origines. Je me redécouvre à travers la génétique …..

MC1R : MelanoCortin 1 Receptor ou ce petit gène qui s’est tranquillement posé sur mon chromosome 16 déterminant à jamais la couleur de ma peau, la couleur de mes cheveux.

Ma pigmentation est pauvre en eumélanine car mon MC1R à moi n’est pas du tout en interaction avec la protéine « agouti » qui génère le pigment brun. Alors dans cette délicate mutation du gène mon MC1R décide de me blinder de phéomélanine, ce pigment jaune-rouge. Je sais maintenant pourquoi je suis rousse, que des antillais sont roux, que des maghrébins sont roux, qu’aux 4 coins de la planète il y’a des roux de toutes ethnies !!! Ce phénomène génétique se transmettant au gré de la migration des peuples et de générations en générations.

Si on avait pu expliquer cela plus tôt au cours de l’Histoire, nous aurions fait la chasse aux mythes et aux croyances les plus abracadabrantesques, vampiriques ou encore diaboliques au sujet des roux !

Mais parlons donc des préjugés de l’époque contemporaine !!! Au fur et à mesure de nos échanges, je m’attache à écouter tous les témoignages que Pascal a recueillis auprès de nombreux roux. Ils évoquent leur douleur quant à leur condition physique, le regard de l’autre souvent moqueur, tantôt insultant, tantôt fataliste imposant le lourd poids de la différence !
Ce qu’il y’a de perturbant au fur et à mesure que je l’écoute c’est de se dire que la discrimination de quelque nature qu’elle soit (que je sois gros, noir, handicapé ou roux) condamne celui qui la subit à une vraie épreuve existentielle injuste et souvent destructrice que l’on ne soupçonne pas.

Alors je comprends vite pourquoi ce Festival voit le jour et passionne les foules: il fait passer un message fort d’appel à la tolérance, à la beauté et parce qu’il est ouvert à tous et pas seulement aux roux, il sensibilise à quel point la Nature dans sa belle complexité pousse pourtant aux dérives des comportements sociaux et impose le vrai débat de la condition humaine !
Les roux ont donc aussi leur Histoire et ils s’en servent à faire qu’à travers ce Festival toutes les minorités invisibles soient la palette colorée de notre Monde. Eh oui tel un peintre qui ne pourrait pas se dispenser de sa déclinaison de couleurs pour laisser s’exprimer la lumière sur la toile !

Je suis heureuse de vous annoncer que je serai « la voix » du Red Love Festival en qualité d’animatrice. Une voix parfaitement dénuée de militantisme ou de communautarisme. Je suis tout simplement dans le thème. Je vous souhaite à tous de vous nourrir de cet évènement inédit autant qu’il peut humainement m’enrichir ! Je remercie Pascal SACLEUX pour la confiance qu’il m’accorde !

Vous découvrirez prochainement le programme musical et divertissant du Red Love Festival : c’est avant tout une belle journée placée sous le signe de la légèreté saupoudrée de notes estivales qui vous attend !

Pour en savoir plus :

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